
La Cour valide les accusations de viol sur personne de moins de 16 ans à l’encontre d’Ali Azhar, mais n’autorise cependant pas le retour d’Arzoo dans sa famille.
Une audience s’est tenue lundi à la Haute Cour du Sindh au sujet de la jeune adolescente chrétienne Arzoo Raja. Et la décision de la justice pakistanaise place les chrétiens dans le désarroi. La jeune fille ne retournera pas chez son ravisseur musulman Ali Azhar, mais elle ne retournera pas non plus dans sa famille.
Les juges ont demandé à ce que l’adolescente reste dans le centre qui l’a accueilli jusqu’à présent et n’ont pas autorisé son retour chez elle.
Saleh Diego, Vicaire général et Directeur de la Commission Justice et Paix de l’Archidiocèse de Karachi, déplore cette décision auprès de l’Agence Fides :
« Nous nous attendions à ce qu’elle soit confiée à sa famille. Par le passé, dans certains cas, les mineures avaient été restituées à leur famille. Le juge a ordonné de faire demeurer Arzoo Raja dans le foyer d’accueil où elle vit actuellement tant qu’elle le souhaitera. Nous demandons encore à la magistrature de confier la garde de la mineure à ses parents. Le tribunal devrait considérer qu’il s’agit d’une mineure qui a subi un violent traumatisme et se trouve sous pression après son enlèvement, sa conversion forcée et le mariage avec l’homme qui l’a violée. Nous demandons le respect de nos droits de citoyens pakistanais. »
Maître Jibran Nasir, avocat musulman chargé par les parents d’Arzoo Raja de suivre son cas, a cependant tenu à rappeler que « aucune décision n’a été prise en faveur du ravisseur ». Il ajoute que « la Cour a validé les accusations de viol sur personne de moins de 16 ans ».
« Le tribunal, lors de sa précédente audience, avait déclaré illégal le mariage et maintenues les accusations faites dans le cadre de la plainte déposée contre Azhar Ali. Après l’audience de ce jour, en application de l’article 375 § 5 du Code pénal du Pakistan, la Cour a validé les accusations de viol sur personne de moins de 16 ans, délit pouvant être puni par une réclusion criminelle à perpétuité ou par la peine capitale. La Cour a confirmé qu’Arzoo demeurera au foyer d’accueil et a ordonné au Ministère de l’Intérieur du Sindh de nommer une personne du Département d’Assistance sociale qui rencontrera la jeune fille pour une assistance psychologique et faciliter son parcours d’instruction. C’est un progrès dans la mesure où Arzoo Raja est sauve. Maintenant, nous ferons notre possible et présenterons un recours devant la Cour Suprême afin que la jeune fille retourne à vivre avec ses êtres chers. »
La famille d’Arzoo souhaite déposer un recours devant la Cour Suprême du Pakistan afin d’obtenir la garde de leur fille.
M.C.
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